Bonjour Camille,
Pas encore de retour à partager sur les topinambours en remplacement du tournesol, je compte essayer une ou deux planches comme ça l’année prochaine ici dans les Combrailles, sinon je m’oriente plus vers la sylphie, qui a l’inconvénient de produire moins de topinambours.
0 expérience donc. Je me permet quand même de partager quelques considérations sur le sujet, au risque très probable* de dire des choses déjà connues. *Statistiquement d’autant plus probable vu les tartines que j’ai écrites! On s’amuse comme on peut.
Sauf erreur de ma part l’invasivité ne me semble pas trop problématique en syntropie pour les topinambours, au moins tant qu’il y a quelqu’un pour les perturber et même en récolter. Y paraît que des rongeurs peuvent éventuellement aller t’en planter ailleurs que là où tu en aurais mis, mais ça doit être anecdotique. Les campagnols aiment bien les topinambours, mais comme nous ils en laisseront toujours dans le sol si la plante est déjà bien installée. Après c’est nourrissant le topinambour, on peut espérer que si l’hiver venu il leur reste suffisament de topinambours à manger ça les détourne un peu des racines des fruitiers comme les pommiers, poiriers et cognassiers. À voir.
Notoirement, comme pour la consoude, là ou tu plante des topinambours, il y aura des topinambours. Logique! Enfin en d’autres termes tant que les conditions pour leur croissance sont réunies et qu’il reste un tubercule ou même un morceau de tubercule dans le sol, ce qui est quasi inévitable, ils repoussent. Je le vois comme une qualité, une plante qui pousse et repousse sans soin, et même si tu la récolte, trop bien.
Leur prolifération va aussi dépendre de quel type de planches tu as. À mon avis si tu es dans un système avec des plantes perennes et des arbustes, comme dans ton cas une forêt fruitière, à mesure que les perennes pousseront et commenceront à faire plus d’ombre, les topinambours se plairont moins, et quand ils ne seront plus du tout dans leur strate (émmergente, haut de la haute), et que l’ombre sera trop dense pour eux ils vivoteront un temps et finiront par disparaître d’eux-mêmes.
Pour des planches potagères, maraîchères, je pense l’envahissement est tout de même une possibilité, et encore en tant que plantes à perturber en syntropie pas sûr. Je me dis plus de topinambours = plus de perturbation, de biomasse, et plus de tompinambours à manger, mais bon. Comme je disais je pense que si tu les récoltes et que tu les perturbes, ça doit aller, mais je me lancerai pas à planter des topinambours partout avant d’avoir fait un test. C’est aussi facile de les multiplier très vite par mégarde, quelques coups de houe pour faire un trou, une récolte trop insouciante de légumes racines, et hop, presque autant de nouveaux pieds de topinambour qu’on en a fait de morceaux! Très valable aussi pour la consoude.
Question biomasse, à saut du chat égal les topinambours ne pousseront pas aussi haut que les tournesols géants et à taille égale un pied de topinambour fera moins de biomasse. La biomasse d’un pied de topinambour qu’on a eu qu’à regarder pousser est par contre nettement supérieure à celle d’un semis raté de maïs ou de tournesol.
Enfin peut-être est-ce mieux de planter les topinambours un peu à l’abri du vent, ils peuvent être sensibles à la verse.
Après ces fameuses tartines, je ne peux m’empêcher de partager ma recette de topinambour préférée: dans l’ordre huile, oignons, ail, topinambours coupés fin pour que ça cuise plus vite (on peut aussi les faire blanchir avant), une petite pomme de terre (pas plus, voire moins), crème soja ou autre, une pincée de poivre. Saler vers la fin. Mixer soigneusement, laisser mijoter une minute de plus, servir avec du riz. C’est tellement bon que ça fait des années que j’ai pas cuisiné de topinambours autrement.