Bonjour,
Je suis tombée par hasard sur un avis « Les racines des tournesols sécrètent des inhibiteurs de croissance impactant négativement et durablement les plantes environnantes. »
Cherchant d’autres avis, la seule chose que j’avais trouvée, c’est qu’il ne faut pas planter les tournesols à coté de pommes de terre et de hysope.
Est-ce que quelqu’un a fait des expériences en ce sens ? Peut-être que cela dépende des variétés ?
Je me dis que si l’utilisation des tournesols pour la biomasse cré le « saut du chat », ils ne peuvent pas être inhibantes…
Bonjour Lina et bienvenue sur le forum,
Je n’ai pas connaissance d’une allélopathie des tournesols. Si les pommes de terre sont dérangées par une allélopathie des racines des tournesols, il y a de grandes chances que ça soit aussi le cas pour d’autres solanacées comme les poivrons, tomates, aubergines, piment et tabac.
L’allélopathie des plantes dépend aussi des circonstances. Par exemple l’allélopathie des noyers (due à la juglone) a été observée sur des monocultures de noyers. La vie du sol, relativement faible, n’avait pas le temps de dégrader les quantités importantes de juglone que les noyers amenaient dans l’écosystème. Du coup le taux de juglone augmentait de plus en plus au fil des années, et on a pu observer des effets importants sur d’autres plantes.
L’allélopathie des noyers a été surestimée du fait de ce biais d’observation, car hors d’une monoculture, dans un biotope naturel incluant des noyers, à la fois la quantité de juglone est moindre, mais aussi le sol est plus « vivant » et donc mieux à même de la dégrader. Ainsi on peut trouver dans la nature des pommiers poussant à proximité de noyers sans s’en trouver mal.
Cela ne veut pas dire que les effets négatifs seront nécessairement toujours négligeables, cela va aussi dépendre des sensibilités particulières de chaque plante. C’est donc sûrement une bonne chose d’avoir cette info à l’esprit. En syntropie où on utilise une grande diversité de plantes et où la vie du sol s’améliore sans cesse, on a des conditions qui reproduisent à cet égard les conditions d’un écosystème « naturel ». Ainsi c’est sans aucun doute une des methodes de culture qui a les meilleures chances d’adoucir en général les effets d’allélopathies négatives.
Mais si tu cultives une forte densité de plantes qui on un effet négatif sur une autre sur une même planche, il y a des chances que la concentration soit suffisante pour que la croissance ou la germination de plantes sensibles soient inhibées.
En résumé je crois que moins le sol est vivant et plus on s’approche de conditions de monoculture, plus il faut faire attention à l’allélopathie, et que moins c’est le cas moins cette attention est nécessaire.
En pratique comme on a observé des sauts du chat dans des scénarios incluant des tournesols, c’est bien que les effets positifs de la perturbation, d’un sol très vivant, d’une grande densité de plantes diversifiées etc. dépassent - au moins dans ces cas là - largement les éventuels effets inhibiteurs.
J’ai trouvé cet article sur la toxicité des tournesols :
Le passage suivant semble donner raison Ă @EmileFJSV
Réduction de la toxicité des tournesols
Pour réduire l’effet de la toxicité des tournesols dans votre jardin, vous pouvez couper les plantes en miettes (y compris leurs racines) à l’automne et les compostez. Oui, même si les cellules des tournesols contiennent des phytotoxines, il existe dans un bac à compost tout à fait typique des bactéries et de champignons qui sont capables de les digérer. La pluie et la décomposition naturelle élimineront alors la plupart des toxines laissées dans le sol aussi. Ou continuez à faire pousser des tournesols à cet endroit.