Interrogation naïve.
Sur un essai potager sans plantes pérennes, la biomasse conseillée est maïs et tournesol. On plante dense, et on perturbe au fur et à mesure. En regardant les vidéos de @Thery les maïs sont coupés à ras du sol, je suppose qu’il doit en être de même pour les tournesols.
Je me demande si la plante coupée à ras, n’ayant plus de capacité de photosynthèse, peut malgré tout générer et diffuser les hormones de type gibbérelline et consorts.
Est-ce qu’il serait envisageable de « tailler » le maïs, par exemple, au 1/3 de sa hauteur ? Pour les tournesols multifleurs, on pourrait peut-être tailler les branches latérales ?
Si les perturbations de maïs et tournesols ne produisent pas le signal « Faut que ça pousse », alors je suppose qu’il faudrait prévoir d’autres plants à perturber sur les bandes potagères annuelles de type consoude, mélisse.
Merci d’avance pour vos retours,
François
Relis le livre, les plantes coupées sont sacrifiées, elles ne repoussent pas. Elles préviennent les autres mais et tournesol qui restent. DOnc tu mets un mais tous les 2 cm, chaque mois tu en coupes un, à la fin, il reste un tous les 20 cm. La repousse concerne les bordures vivantes ou arbuste à carbone.
À ce que je pense, les maïs etc. emettent la gibbéréline au moment de la coupe et dans la période qui suit juste après, ne mourrant pas instantanément. Pas besoin donc qu’ils survivent pour avoir l’effet « faut que ça pousse »…
Ton interrogation est tout à fait légitime et est d’ailleurs posée par d’autres formateurs et praticiens de l’agriculture syntropique.
L’information de croissance serait transmise à la repousse d’un végétal, et effectivement, le maïs ne repoussant pas après la taille ils ne transmetteraient pas cette information de croissance.
Le truc c’est déjà qu’on ne sait pas vraiment si c’est de l’acide gybberelique qui est responsable de cela et s’il y a réellement sécrétion de cet acide après une taille de perturbation. Les effets de la taille de perturbation connus à ce jour sont : apport important de lumière, apport d’eau, apport de fertilité (via les exudats racinaires) et création d’espace racinaire et aérien qui pourrait aussi stimuler la repousse des plantes voisines. Tous ses facteurs combinés sont présents lorsqu’on coupe une plante annuelle qui ne repousse pas, comme le maïs. L’idéal serait peut-être de combiner avec des plantes qui repousse après la taille, ou de trouver des espèces de placenta anneulles qui repoussent après taille (fenouil, rose trémière par exemple et sans doute plein d’autres).
Ce qu’il y a à retenir dans cette histoire c’est qu’on sait pas trop en gros. Donc essayons pleins de choses diverses et variées, et laissons nos sens nous dire quelle solution a le meilleur effet dans notre contexte
J’ajouterais qu’un apport assez évident de la perturbation est qu’elle ajoute de la biomasse au sol. Biomasse comprenant de l’eau, des nutriments, etc.
Aussi, puisqu’une plante progresse dans son cycle au fur et à mesure de sa pousse, son « vieillissement » peut être retardé ou inversé lors de la perturbation (même si elle continue en vérité à vieillir au niveau cellulaire).
En taillant la plante avant sa fructification, on peut ainsi la maintenir dans un stade de croissance (plutôt que de la voir entrer en climax et ralentir) et lui permettre de produire encore plus de biomasse.
Dans cette optique, la perturbation constitue, en quelque sorte, de la biomasse « gratuite » pour l’écosystème. Sous réserve qu’on laisse cette biomasse au sol, bien sûr.
Donc même sans connaître le fin mot de l’histoire sur la fameuse « information racinaire », on voit déjà bien comment la perturbation peut nourrir et stimuler un système syntropique.
Le reste des apports (= gain de lumière, gain de place…) sont plutôt à voir comme des apports indirects de la perturbation, uniquement avantageux parcequ’on travaille avec une forte densification qui va parfois « trop loin ».
Gain de lumière et gain de place constituent donc plutôt des arbitrages que la perturbation permet de faire, pour venir rétablir l’équilibre lorsque son principe miroir — la densification — a trop pris le dessus (conduisant, par endroits, à un manque de lumière et un manque de place).
Bonjour
Je n’y connais pas grand chose… Mais on pourrait aussi faire l’hypothèse que lorsqu’on coupe une plante qui ne repousse pas, il y ait quand même une information distribuée par les complexes racinaires. Du style : des champignons mycorhiziens partagés par plusieurs autres plantes qui « hurlent chimiquement » : «Hou la la ! il n’y a plus d’alimentation de ce côté là Help !»
Expression pas très scientifique… mais vous voyez le principe.
Dans ce cas, seules les espèces non mycorhiziennes ne produiraient rien comme info (?) Encore que ce soit certainement plus complexe que cela avec aussi d’autres micro-organismes en jeu…
Je suis d’accord que la biomasse et donc l’amélioration du sol sont au coeur de la syntropie, ceci dit l’effet de saut du chat doit avoir ses causes ailleurs vu qu’avec un apport de biomasse sans perturbation in situ le chat ne saute pas…
Oui, ça fait partie des sujets qu’il serait essentiel d’éclaircir, je suis totalement d’accord.
Il serait intéressant de procéder à divers tests, comme :
Vérifier qu’un apport externe de biomasse ne provoque effectivement pas de saut (certes l’humain a toujours importé de la biomasse, donc on devrait déjà le savoir si ça engendrait des sauts. Mais ces apports se font davantage en début de saison plutôt qu’en plein milieu du cycle de pousse, comme c’est le cas avec la perturbation)
Observer si le fait de déposer la biomasse taillée ailleurs dans le jardin (plutôt qu’au pied de la plante) provoque un saut là bas plutôt qu’au voisinage direct de cette plante. Si oui, ça signifierait que la biomasse reste un facteur central dans le saut, mais qu’il faut qu’elle provienne de l’intérieur du système (car elle en hériterait certaines qualités la rendant propice à engendrer un saut ? )
Observer si une perturbation avec retrait total de la biomasse taillée provoque tout de même un saut. Si oui, alors il faudrait trouver une expérience supplémentaire qui permette d’écarter l’effet « gain de lumière/place », ce qui montrerait qu’on est effectivement face à un phénomène de type « information racinaire ».
L’article suivant Trois questions sur les mini forêts… indique que la croissance est accélérée à cause de la densité et de la compétition pour la lumière. D’autres sources sur les min forêts semblent indiquerla même chose.
On pourrait penser que cela joue aussi dans l’approche syntropique. Mais je ne me souviens pas avoir vu cette explication mentionnée, par exemple dans le livre « La vie en syntropie ». Peut-être cela contribue-t-il au saut du chat.
Pour les effets de la taille, la production et circulation des phytohormones, cytokinine, gibbérelline et auxine, me semblent pour le moment assez difficile à appréhender, surtout sur les plantes annuelles. Mais c’est un sujet intéressant ( point de vue tout personnel).
Il y a aussi les messages ARN, on en a identifié plus de 1200 émis par les arbres, ils circulent dans le sol de plante à plante grâce au partage de sève aux champignons. L’information qu’ils transmettent n’a pas encore été décodée.
Dire que le gain de lumière et créer un espace de croissance sont des effets secondaires de la perturbation… Ça me laisse perplexe…
Premièrement, classifier les bienfaits me semble réduire l’intérêt général de la perturbation. Son intérêt est multiple, et chaque partie est importante.
Cela apporte de la matière et boost le cycle de la matière. Cela relance une croissance et une repousse de la plante, boostant encore le cycle des nutriments. Cela permet la diffusion d’informations de système poussant. Cela permet de mettre à disposition une très forte variété de nutriments pour les plantes, conséquence de ce boost du cycle des nutriments. Et bien sûr la vie du sol en profite, étant les acteurs de la mise à disposition des nutriments pour les plantes.
Cela permet de garder la plante dans ses conditions de lumières optimales. Cela permet de pouvoir créer des cheminées, afin d’éviter une stagnation de l’humidité, responsable des différentes pourritures fruitières par exemple.
Deuxièmement, en tant que producteur, lire que le gain de lumière et de place est secondaire me gène. Sans ce gain, moins de production, avec une qualité discutable, et une récolte plus complexe. L’ouverture de l’espace permettra également à ma plante de continuer à croître, d’occuper la n espace qui était auparavant pris par ma plante à perturbation.
Donc tout sauf secondaire, vu que mon activité va dépendre de la qualité de ma récolte.
En tant que moteur du système, la perturbation à des apports importants mais également divers et variés. Et ils sont tous important , ces apports. Négligez en un, et c’est votre production qui en pâtira.
Alors svp, ne classifiez pas les bienfaits. Profitez-en et utilisez-les au mieux possible, tous autant qu’ils sont!