Bonjour Julien,
Réponse tardive désolé, pour une orientation qui n’est pas nord-sud à vue de nez environ 1,80 à 2,30. Cela si tu veux mettre des légumes de strate émergente sur les deux grillages comme les tomates. Si tu veux mettre sur le grillage de derrière des plantes qui demandent moins de lumière tu peux les espacer un peu moins. En tout cas pas moins de 1,40 sauf cas particulier. Pour te donner une idée chez moi (avec une orientation nord-sud, ce qui est mieux à mon avis quand c’est une orientation possible à mettre en place ou recréer) mes planches de culture font 5 mètres de long par 1,20 de large, les passe-pied font environ 0,65, et les chemins principaux 1,20.
Pourquoi pas tomates sur le grillage le plus ensoleillé et haricots grimpants sur l’autre?
Pour savoir quoi planter comme fruits et légumes c’est surtout le type de sol (argileux, sableux, calcaire, acide, pauvre, fertile, frais - c’est à dire assez humide - sec, …) que tu as qui va déterminer ce que tu vas y planter, et aussi tes préférences, le climat de ta région, l’orientation de ta pente (par exemple sur une pente raide orientée nord avec une haie de tout côtés sauf côté sud un grand mur ou une maison - j’exagère - tu auras beaucoup d’ombre, il vaudra mieux planter des légumes feuilles, blettes, épinard, des radis, betteraves, chou frisé, mâche…).
Tu peux regarder ce qui pousse déjà spontanément sur ton terrain et voir quels légumes poussent dans des conditions semblables. En général je trouve les haricots et les fèves sont faciles à réussir, pourvu qu’ils survivent aux limaces dans les premiers jours. Les courges, pommes de terre, topinambours aussi, pourvu que ton sol soit un minimum fertile. Si besoin le compost peut aider (et si pas tant besoin n’hésites pas à t’en servir si tu en as). Pour chaque plante que tu veux cultiver, renseigne-toi bien sur ses préférences spécifiques en termes de sol, d’ensoleillement et de fertilité, et pourquoi pas ses voisines favorites plantes compagnes etc. En tout cas une plante qui pousse dans sa strate lumineuse et dans un sol qui lui convient s’en sortira toujours mieux, c’est ce qu’on essaye de lui procurer.
Par défaut à mon avis il vaut toujours mieux choisir des variétés anciennes pour les fruits et légumes.
Bon à savoir généralement en repiquant des plantes au potager -ou ailleurs - on respecte le collet (la liaison racines - partie aérienne), mais pour les tomates par exemple il vaut mieux enterrer les 2/3 de la partie aérienne en plus du système racinaire. Dans le fond de leur trou tu peux mettre quelques feuilles de consoude et d’ortie mélangées à de la terre et/ou compost, puis une petite couche de terre pour éviter le contact direct des feuilles en décomposition avec les racines. Les plants de tomate apprécieront. Un arrosage copieux aussi, comme à chaque fois que tu plantes, même si il pleut, c’est aussi pour éviter les poches d’air autour des racines.
Il vaut toujours mieux arroser une bonne fois de temps en temps qu’un peu régulièrement. Un arrosage fréquent qui humidifie les premiers centimètres du sol va inciter la plante à faire l’essentiel de ses racines dans cette zone. Comme c’est aussi la zone qui sèche le plus vite, il va falloir revenir encore et encore pour arroser. Il vaut mieux inciter les plantes à faire des racines profondes et ainsi à trouver plus d’autonomie.
Pour ce qui suit je vais continuer à supposer que tu débutes en potager :
Les plantes qui poussent spontanément en nombre sur ton terrain, qu’on dit « bio-indicatrices » peuvent aussi t’informer de l’état du sol, par exemple si tu as beaucoup de l’une ou l’autre ou plusieurs parmi plantain majeur, renoncule rampante, véronique, trèfle blanc, ou des rumex (qu’on appelle aussi Patience) cela indique que ton sol est très compacté, et qu’au moins un bon coup de grelinette est indiqué avant d’y faire ton potager.
Quel que soit ton engagement en plantations en syntropie je trouve que les bordures vivantes sont vraiment une bonne invention, car elles limitent l’envahissement de l’herbe des chemins vers les planches de culture, et ainsi évitent du désherbage, qui prend beaucoup de temps et perso me porte sur le dos, voire les nerfs 
Pour la même raison, et aussi pour conserver l’eau et nourrir le sol, il vaut vraiment mieux avoir un sol couvert de biomasse en tout temps (sauf, et encore, juste au moment de semer). Cela peut-être de la biomasse « morte », un paillage, ou vivante, un engrais vert ou une culture. L’avantage de l’engrais vert est qu’il attire moins les limaces, tempère mieux le sol tout en l’améliorant par le dessus, et par le « dessous » via la décomposition des racines qui vont décompacter, structurer et nourrir le sol.
Comme pour les cultures, il faut semer l’engrais vert qui convient à tes conditions particulières, par exemple la luzerne est un super engrais vert qui fixe l’azote, mais elle ne convient pas sur un sol nettement acide. Je suis partisan du mélange d’engrais vert, avec au moins 4 ou 5 plantes différentes, je tourne plutôt vers 8-10 avec 4-5 principales. A la louche deux plantes fixatrices d’azote, représentant environ 50% du mélange (trèfle, luzerne, serradelle, mélilot, vesce…), deux plantes « à carbone » (sarrasin, lin, avoine, seigle, et pourquoi pas tournesol, la liste est longue). Aussi la phacélie est une plante excellente, elle s’adapte à tout type de sol pas trop sec ou extrême, a un effet structurant, est une source de nourriture formidable pour les pollinisateurs, et j’en passe. La bourrache est très bien aussi, et elle fleurit sur une très longue période, les pollinisateurs adorent. Le plus souvent on va détruire l’engrais vert et l’amener au sol aux alentours de la floraison. Des plantes comme le sarrasin, la phacélie, la bourrache, le trèfle violet ou blanc vont avoir de bonnes chances de se resemer d’elles-mêmes si on les laisse monter à graine, ce que je trouve appréciable. La luzerne est une vivace qui restera en place plus d’un an avant de disparaître petit à petit.
Je recommande aussi, autant pour toi que pour eux, de ménager ou fabriquer des habitats pour les insectes, oiseaux et petite faune du jardin. De simples tas de bois mort de différentes tailles ici et là quelques zones où tu ne met pas les pieds et quelques nichoirs c’est déjà très bien. Quand on pense au bien de l’écosystème dans son ensemble il te le rend au moins au centuple.
Pour un aperçu d’ensemble des plantes potagères et de leur culture je trouve que Le traité Rustica du potager est très bien.
Au sujet de la syntropie bien sûr celui d’Anaëlle, et aussi La vie en syntropie de Dayana Andrade et Felipe Pasini que je trouve excellent pour un cadre général.
Au sujet des forêts-jardin mes deux préférés disponibles en français: celui de Martin Crawford et celui de Fabrice Desjours.
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