Après des tests, réussites et déconvenues, j’ai quelques questions par rapport à la multiplication des végétaux:
j’ai eu quelques soucis avec mes boutures de sureau faites à bois dormant en février, à leur place définitive + en pépinière, très peu ont pris. Une idée? un conseil?
Ma saison est courte ici, avec gelées tardives. Certains plantes de bordures vivantes installées en mai ou juin pour les semis ou avril pour les divisions n’ont pas eu le temps d’occuper tout l’espace qui leur était dédiée. Peut-être pourrai je commencer à diviser les plantes rustiques avant? j’ai cru remarquer que mes consoudes divisées en février avait mieux poussé que celle d’avril. Et peux être puis-je installer mes plantes issues de semis avant l’hiver? pour un démarrage plus précoce au printemps? je viens de lancer une belle série de semis en plaques alvéolées. Qqn.e a déjà fait ça à cette période?
Je développe une petite pépinière pour la vente de plantes vivaces en racines nues. Il y a des plantes pour lesquelles la multiplication est un jeu d’enfant. Par exemple: cassis, caseille, groseille, groseilles à maquereaux, arbre aux faisans, goji où il me suffit d’installer des boutures à bois dormant en pleine terre. Certains semis réussissent bien: ragouminier, poivrier de sichuan, vigne vierge,… Mais il y a d’autres plantes pour lesquelles c’est plus compliqué chez moi pour le moment…
Avez vous des retours à faire sur la multiplication de:
Je ne suis pas du tout dans la même situation que toi (quasi pas de gelées, climat doux) mais j’ai un peu les mêmes questions.
Je ne suis pas du tout douée en semis, j’ai toujours l’impression de les faire au mauvais moment puisque rien ne prend. Ou alors j’arrose trop? J’ai essayé tous les substrats rien n’y change…
Je souhaite démarrer mon potager vivace+annuelles en syntropie à l’automne 2024+ printemps 2025 et me dit que c’est trop tard pour des semis ou des boutures en pépinière qui ne seraient pas prêts pour le printemps, mais est-ce vrai? D’autant que je n’ai pas encore de pépinière digne de ce nom…
Bonjour !
Je n’ai ni eu le temps de présenter mon projet ni de me présenter moi-même mais voici ce que je peux vous partager au sujet de la multiplication… Si ca peut aider
Concernant le sureau (noir?), j’ai de bien meilleurs résultats en été sur des boutures à talon (ou crossette) semi-aoûtée presque ligneuse.
Je te conseil un substrat assez pauvre (plutot 1/2 sable 1/2 terreaux plutôt que 1/3 de sable classiquement). Par contre ils ne sont pas adaptés à rester en pot à mon sens donc à repiquer rapidement et de multiples fois si nécessaire pour être mis en terre le printemps suivant.
Concernant les deux points suivant j’ai eu le temps de remarquer qu’une bouture faite à un moment « pas idéal » pourra largement prendre si on fait le nécessaire, mais va stagner littéralement plusieurs mois voir un an. Les boutures (par exemple) d’automne d’absinthes communes et africaines sont toujours rattrapées par les boutures herbacées d’absinthe de l’année suivante dès qu’elle ont prit.
Donc le moment de multiplication (qui prend en compte principalement le type de cycle de la plante et la façon dont elle stock ses réserves) est plus essentiel que le mode de bouturage (à mon sens).
Si jamais on avait fait un article (franchement basique) dessus : https://elixir-alchimique.fr/faire-ses-boutures-pour-multiplier-les-vegetaux/
Pour les semis, c’est un mode qui me semble si simple pour faire naître quelques centaines de plant juste dans une caissette. Si tu as tendance à les louper, je penserais à un sur-arrosage ou à un mauvais type de mix (substrat). Mais sans savoir de quelles graines tu parles je ne pourrais pas te résumer toutes mes expériences à ce sujet haha.
Par contre, je te dirais que c’est un technique qui ne convient pas à tout les végétaux si tu souhaite ne « pas en faire trop » : la sauge officinale pousse très bien en semis, mais se multiplie si simplement et rapidement en bouture herbacée qu’on n’en fait rarement des semis (tellement plus long).
Pour les arbres j’aurais quelques retours :
Noisetier : la bouture est difficile (pour des raisons surement évidente quand on connait la bête), soit il faut bouturer très attentivement et encore, personnellementje dois transplanter la bouture à mi-chemin de la « maturité »… Difficile et beaucoup de raté. Par contre une fois le végétal installé les rejets sont nombreux et vigoureux => Très facie à multiplier.
Goumi : bouture encore plus difficile par contre semis très simple : récolte des fruits très mûr à l’automne et que ce soit dans la foulée ou en stratification à froid… Les deux fonctionne bien ! (je parle du goumi du japon pour ma part)
Amélanchier : Bouture OK / Semis jamais essayé mais rejet nombreux… Dès qu’il a 4 ans je dirais qu’un amélanchier peut offrir 3 à 5 rejets qui reprennent simplement
Pour les autres j’ai mes idées et je fais encore mes essais, beaucoup sont fructueux mais je n’ai pas encore compris le pourquoi en profondeur… Je ne me permettrait pas d’en dire quoi que ce soit pour l’instant.
Sinon : bouture : avant 10h-11h du matin en lune montante // semis en lune descendante… Je trouve ça toujours intéressant. Par contre la bouture assez tôt le matin change totalement la donne (cylicité des flux de sève).
Merci pour le lien vers votre article! Il est très instructif! Je ne savais pas qu’il était recommandé de rempoter les boutures, j’imagine que c’est pour attendre le bon moment pour mettre en pleine terre?
J’imagine que des boutures faites en hiver ne seront pas prêtes au printemps suivant?
Pour info, j’ai réussi des boutures de sauge au printemps en pleine terre, mais pas en godets ; et j’ai réussi des boutures de romarin en godets en hiver.
Pour les semis, c’étaient des PPAM et des potagères.
Avec plaisir
Oui je parle de rempotage simplement pour les plantes qui le nécessitent, ce n’est pas du tout une obligation.
Par exemple la verveine citronnée (alosya citrodora L.) est un peu faible à mon sens pour être mise en terre au printemps suivant si on vit dans le nord de la France, dans le sud cela dépend des hivers.
Mais si la bouture a été réalisée en semi-aoûtée, la verveine racine assez rapidement pour être un peu à l’étroit pour passer l’automne et l’hiver. Dans ce cas un rempotage peut être intéressant.
Encore une fois, c’est en fonction de tant de paramètres… Un bouture en serre (même si je déconseille pour la majorité des végétaux) va raciner bien plus vite, et en fonction du type d’arrosage. Mais je profiterais d’une multiplication maison pour commencer à adapter mes plans à ne pas être trop arrosés ni choyés au chaud, les pertes seront parfois plus importantes mais au profit d’une pré-sélection de végétaux robustes et adaptés !
Pour finir sur un autre exemple, les cassissiers bouturés en hiver peuvent être mis en terre au printemps, mais dans ce cas il devra se plaire rapidement pour ne pas s’épuiser à s’installer. Donc personnellement j’ai tendance à les rempoter (en fonction du sujet) et à les planter au printemps malgré tout mais ils profitent du rempotage pour raciner un peu plus confortablement. Sinon, je les met à l’ombre et je les plante à l’automne et c’est top jusque là.
Juste un petit point sur le sureau : pour les multiplications pépinières, je le faisais démarrer sous serre pendant un an, bouturage de bois de l’année en hiver, la chaleur humidité est beaucoup plus efficace que l’extérieur, surtout avec les gels tardifs de chez moi
La baie de mai fonctionne très bien en boutures. Au verger, je la multiplie en pleine terre avec de très bons résultats, plus de 80% de réussite. Je fais quand même des boutures en pots afin de m’assurer des plants en cas de mauvaises fortunes.