Experience ratée d'un potager syntropique à Toulouse

Bonjour,

Je viens vous faire part de mon expérience infructueuse de potager syntropique en cette année 2024. :upside_down_face:

CONTEXTE

Voici le lien de l’endroit où j’expérimente ce potager depuis cette année, du côté de Ramonville-Saint-Agne, au Sud-Est de Toulouse : Carte agriculture syntropique - La carte

Pour être un peu plus précis, et maintenant que j’ai un peu plus de recul par rapport à ce que j’avais rédigé sur la carte en début d’année, je suis dans un contexte de sol sablo-limoneux voir sableux, avec un ph proche de 7 à priori, et une pluviométrie très faible l’été (75mm depuis le 20 juin jusqu’à aujourd’hui 16 août). Je n’ai pas établi la profondeur de sol mais il y a plus de 30cm.
Je suis sur d’anciens jardins partagés mais dans l’historique, juste avant mon arrivée fin 2023, il n’y avait personne qui avait cultivé dessus depuis plus de 2 ans, donc l’espace était couvert d’une friche spontanée assez dense et diversifiée. Le sol ne semblait donc pas infertile, au contraire.
La parcelle de 80m2 est donc délimité sur le côté nord, ouest et Sud par une haie spontanée de Cornouiller sanguin, pruniers sauvages et ornementaux, frênes et Pyracanthas, couvrant la partie sud sur une hauteur de 4m minimum (voir photos à la suite) et prunier cultivé, figuier, merisier, mûriers, grenadier sur la partie nord nord ouest d’une hauteur de 4m aussi.
La parcelle que j’ai délimité est à distance de 3m de ces haies (donc à 1m50 du feuillage quasiment).

OBJECTIFS

  • Objectifs globaux : se nourrir en légumes pour l’été et faire des conserves pour l’hiver pour 2 personnes, apprendre à perturber un système, réussir un saut du chat, faire des belles photos pour développer une activité de jardinier-paysagiste, etc.
  • Objectifs de production : légumes, boutures de petits fruit et biomasse basse.

Je n’ai pas vraiment d’objectif de design je pense, peut être un peu orienté maraîchage dans le fond pour gagner en efficacité car j’ai relativement peu de temps à accorder au jardin et que je n’habite pas sur place (10min à vélo) et que je suis attiré par ce métier pour plus tard.

DESIGN

AVANCEMENT

Je vous fait part donc de toute l’histoire pour ceux qui auront le courage et la curiosité de chercher à comprendre avec moi pourquoi ce système n’a pas fonctionné. Je vais vous faire part aussi de mes interprétations et hypothèses au fur et à mesure.

*Préparation de sol :

Bâchage de la zone de fin novembre à mi mars comme indiqué sur le Tableur. Les planches font toutes 1,20m et les passes pieds 50cm le tout orienté Nord Sud.

Decompactage à la grelinette, on retire le chiendent puis différents apports ont été fait sur les planches en « saupoudrage » car en faible quantité (compost, basalte, vermicompost, mélasse, biochar, urine, digestat, etc)

Incorporation avec un mini motoculteur électrique sur 15cm

Foinisage avec un mélange de tonte séchée et de feuilles mortes.

Bon, globalement j’ai voulu tester en mettant très peu d’intrant dans la parcelle car je trouvais que le sol avait une super bonne texture et que la friche était en forme juste avant donc à priori la parcelle était fertile.
J’ai aussi choisi de ne pas faire de paillage conséquent en me disant que j’allais suffisamment en faire avec le tournesol et le maïs, ce qui a sûrement joué par la suite.

*Le printemps (et quel printemps !!) :

Fin mars je sème les tournesols et les maïs. 3 variétés de tournesol géant monofleur. 1 variété de maïs que j’avais récolte l’été 2023 dans un champs bordelais, voyant les pieds mère culminant à 3m de haut et des épis bien sec et démesurément chargés en semence, je n’ai pas pu m’empêcher de prélever 3-4 épis ! Donc variété inconnu d’un maïs non population de champs classique.

La levée était impeccable, aucune limace en vue, aucun oiseau affamé, pas de gelée sur le radar, le rêve !

La pousse a ensuite été assez fulgurante pour les tournesols au vu de l’alternance du beau temps et de la pluie. Mes perturbations se sont toutes déroulées la veille ou le lendemain d’une pluie.

16 Avril



Quelques tournesols se sont étiolés et fendus a la base, je les ai perturbés
29 Avril




2 Mai


15 Mai


20 Mai

22 Mai (2ème perturbation faite)






28 Mai


Globalement, jusqu’à fin Mai, le système était pour moi en bonne voie malgré une pousse limité des maïs sauf pour la planche sans tournesols et une croissance limité par l’ombre portée des haies sur 2m de planche de culture côté sud (et sur 1m côté Nord)

*Début de l’été (ou le début de la fin) :

Début juin j’observe une pousse journalière des tournesols de 8cm en moyenne, ça devient excitant !

2 Juin

10 Juin (3ème perturbation en cours)



13 Juin





24 Juin





Très vite je déchante, fin juin début juillet, je constate que mes plants de tomate sont chétifs, les pommes de terre, les courges, les carottes, les haricots, l’ail et les oignons blancs aussi. J’ai l’impression que seuls les tournesols sont en pleine forme, et les maïs peinent à prendre en hauteur (sauf sur la planche sans tournesols avec une hauteur de 2m pour certains individus)
J’hésite… Dois je couper ? Aurait-je assez de biomasse si je coupe beaucoup ? Sachant que je n’ai pas de paillage et que j’en suis à ma 4eme perturbation. Je constate aussi que le sol se dessèche plutôt rapidement bien que le printemps ai été humide (signes de stress hydrique intenses 2 semaines après la dernière pluie de juin). Je commence à arroser en ronchonnant un peu car je ne comprenait pas le problème après avoir lu, lu et relu le bouquin d’Anaelle, parti comme ça j’étais bien loin de n’arroser que 6 fois dans l’année !

3 Juillet (4ème perturbation faite sur tournesols)













6 Juillet (suppression de tous les maïs supports)






Téléversement : IMG_20240706_171758.jpg…

*Milieu de l’été :

Mi juillet c’est la dégringolade, je comprends alors que je n’aurait pas de production cette année, rien ne pousse, sauf les tournesols (4m de haut pour certains et une moyenne à 3,20m) qui pour autant ne sont pas très vaillants, les feuilles du bas se dessèchent et tombent toutes seules, les maïs font moins d’1m50 et se recroquevillent comme ils peuvent sauf la planche de maïs qui culmine désormais à 2,5m. Le trilemme : garder de la biomasse pour avoir suffisamment de paillage VS éclaircir pour amener de la lumière VS pas trop tailler pour faire de l’ombre pour limiter le dessèchement ; me fait perdre la tête. Je continu d’arroser ponctuellement, au moins pour faire de la semence de tournesol…






Aout
Le sol est légèrement paillé par les dernières perturbations qui étaient tout de même assez intéressantes. Mais aucune strate inférieure au tournesol n’a su persister. C’est le désert qui s’installe. Je récupère mes graines de tournesol en ce moment, j’ai arrêté l’arrosage et j’ai fais mon deuil pour la production de cette année. Les arbres alentours perdent leurs feuilles pour certains (frêne, pruniers cultivés) tandis que d’autres réussissent à passer outre (Cornouiller, pyra, figuier, grenade, etc)

5 Aout




Plusieurs semis spontanés de pruniers sauvages que j’avais laissé au printemps n’ont pas l’air perturbé dans le système.

Voilà voilà , j’ai donc plusieurs hypothèses mais je vais finalement laisser chacun.e interpréter à sa manière pour éviter de biaiser les pensées. Si vous avez quelques idées je suis tout ouïe. :grin:

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Bonjour

Tout d’abord, merci à toi @JulesGnt d’avoir pris le temps de décrire ta situation et ton système de manière exhaustive. C’est précieux d’avoir des retours détaillés comme le tient pour nous permettre d’avancer et de progresser collectivement :pray:

Je vais tenter une réponse au vue des éléments à notre disposition.
Il serait plus facile avec des photos effectivement, sur mobile une icône :framed_picture: apparaît qui me permet de joindre des photos, sur ordinateur l’icône :paperclip: apparaît pour le faire (tu peux aussi glisser déposer il me semble que cela fonctionne).

:information_source: Les réponses sont classées pour faciliter la lecture, non par ordre d’importance

:droplet: Manque d’eau

Lorsque que je lis ton tableau dans lequel tu renseignes combien tu as arrosé, on pourrait se dire de prime abord que tu as arrosé régulièrement et qu’il y aurait a eu assez d’eau. Cependant, tu as des sols avec une texture sableuse qui sont donc par essence très drainant et combiné aux températures très chaudes de ta région (je ne sais pas trop comment c’était cette année) et parfois aux vents aussi qui peuvent être très séchant, cela rend la rétention de l’eau très compliqué. D’autant plus que je lis que tu n’as que peu paillé et donc l’eau transpirée par le sol n’a sans doute pas été retenue et s’est évaporée très rapidement. Arroser est essentiel mais faut-il encore que l’eau soit retenue et reste à disposition des plantes.

:worm: Manque de fertilité

Difficile de se prononcer encore une fois sans les photos, mais lorsque tu décris ton processus initial d’amendement / fertilisation il me semble assez faible. Produire des légumes dans des sols pauvres c’est partir avec un handicap sérieux, d’autant plus dans notre pratique culturale qui vise à les planter à haute densité.

Si on prend les 4 piliers de la fertilité d’un sol (physique, chimique, organique et hydrique), les sols sableux sont connus pour être difficile sur les aspects chimique et hydrique car les minéraux sont lessivés vers le fond (peu de capacité de liaison cationique lié au faible taux d’argile) et l’eau n’est pas retenu en surface car les agrégats du sable sont grossiers et donc laisse aisément l’eau s’infiltrer.

:sunflower: Impact des tournesols

Après en avoir discuté avec un maraîcher et une autre personne ayant tenté des expérimentations avec du tournesol, ils s’accordent pour constaté que lorsque le tournesol entame sa période de mise à graine, tout ce qui pousse au pied galère vraiment à pousser (on suspecte qu’il capte pas mal de nutriments pour les mettre dans ses graines et que ça pénalise le reste). Donc je ne sais pas à quel stade étaient tes tournesols lorsque tu as constaté que le reste ne poussait guère, mais cela a peut être joué aussi.

:deciduous_tree: Proximité de la haie

En ayant visité des vergers maraîchers, les agriculteurs sont assez unanimes pour dire que les planches à proximité des haies / arbres fruitiers, ont un rendement plus faible de manière générale. Tes premières planches étant à 3m, il y a du peut être avoir un effet aussi de la proximité de la haie qui a en période de difficulté hydrique, bu l’eau que tu donnais aux légumes. Il serait intéressant de réaliser des tests bêches pour observer jusqu’où vont les racines des arbres de la haie.

:sun_behind_small_cloud: Gestion de la lumière

Là encore, très difficile à dire sans les photos. Les problèmes de pousse peuvent aussi être liés à un manque d’accès à la lumière des autres cultures), je ne sais pas combien de tournesols tu as laissé mais ça a pu jouer aussi.

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Merci énormément pour tes réponses toutes aussi exhaustives.

Je suis tout à fait d’accord avec toi et je suis sur les mêmes pistes pour comprendre les causes.

J’ai prévu l’année prochaine d’aller sur une parcelle sur laquelle une irrigation gravitaire pourra se faire, une parcelle un peu plus dégagée, et y faire un gros apport de compost au départ, paillage au fumier de cheval pailleux et apport de LiFoFer.

Planter du ligneux aussi, type tortue zèbre, avec des trognes, du petit fruit et des fruitiers type grenadier, pêcher, vigne et figuier me semble plus pertinent que la tortue abeille si l’on cherche à créer un potager verger durable. Je vous ferai suivre les avancées. Pour l’instant j’ai pas encore le design complet posé sur papier j’attends cet hiver.

Je vais réessayer de partager les photos avec les dates aussi.

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Je me permets d’apporter également un élément de piste.
Il semblerait que tu te sois essentiellement focus sur le maïs et le tournesol comme plantes à perturbations. Si c’est le cas, c’est clairement insuffisant, quel que soit le type de sol et la latitude, à mon avis! Dans l’optique de faire un court métrage du film de l’évolution naturelle de ton lieu, il faut pouvoir se donner les moyens de réussir son court métrage. Et, pour rappel, nos moyens en syntropie sont notamment la Densité. Il ne s’agit pas seulement d’avoir des plantes à chaque cm², il faut également avoir une bonne mane de plantes qui puissent fournir le moteur du système syntropique : la perturbation. Et n’avoir que des maïs ou tournesol pour fournir le moteur, ça risque fortement de le faire caler. Quand on commence, ça semble génial et on voit beaucoup de matières remisent au sol. Mais ça montre à quel point on a encore du chemin à faire. Si je dis ça, c’est parce que je suis passé par ce constat sur mon propre Verger et ma première implantation :sweat_smile: et que finalement, la phrase « si tu as peur de planter, plante deux fois plus » ouvre une sacrée profondeur de réflexion à découvrir et redécouvrir au fur et à mesure de l’évolution de son système !
Donc, je pense que cet aspect de densité, a travers les plantes à perturbations, doit rentrer également dans les causes recherchées.

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Je comprends très bien mais par quel moyen concrètement tu penses qu’un potager syntropique peut être densifié par de la biomasse autre que des tournesols et des maïs ? Comment as-tu évolué sur ton système par exemple ? Parce que planter plus, et plus diversifié, je veux bien, mais typiquement là je me suis retrouvé même avant la sécheresse à avoir très peu de production d’oignon, d’ail, de haricots, de patates, etc. (la cause était pour moi le manque de chaleur et de lumière dû à l’ombre portée des tournesols et maïs, pour la partie non ombragée par la haie évidemment). Je pense finalement que faire un potager syntropique reste beaucoup plus délicat comparé aux systèmes pérennes. Car au-delà de la réussite des semis que ce soit des potagères ou des biomasses annuelles, les besoins des plantes potagères (fertilité, lumière, chaleur, eau) sont tels que rajouter les paramètres « syntropie »(densité, succession et perturbation) me semble vraiment très complexe. En tous cas, dans mon contexte, bien que je commence a avoir pas mal d’expérience en terme de culture potagère, la pratique de potager syntropique semble plus complexe que celui décrit dans le système de @Thery en Dordogne où dès la première année il y a eu énormément de production et ce avec très peu d’intrants (irrig ou MO)… d’où mes questionnements et mon témoignage. (J’ai peut-être râté un truc sur le potager syntropique, c’est même certain, mais j’aimerai être éclairé sur ce pourquoi exactement)
Pour ce qui est des potentielles plantes biomasse autres à intégrer dans mon système, j’avoue que je sèche un peu si vous voulez bien m’accorder le petit jeu de mots. Parce que pour avoir de la biomasse en quantité suffisante en contexte semi-aride l’été… je pense que pour avoir de la production, il faut surement plus de temps avec une phase de couverts végétaux ou friche en amont sur un à deux ans minimum ou alors un apport d’intrant conséquent (compost, fumier, broyats) et de l’irrigation si on cherche l’instantanéité (pour un objectif de potager toujours, je ne parle pas des pérennes). En autre levier, et je tombe d’accord avec toi là dessus, c’est de diversifié les plantes biomasses avec notamment du ligneux pour avoir suffisamment de matière à perturber même en situation difficile. Mais là aussi se pose la question de la temporalité : les ligneuses/pérennes vont avoir un réel impact seulement la deuxième voir troisième année, mais que faire pour la première ?

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En premier lieu, je t’avoue que je ne pourrai pas t’aider sur ton contexte pédo climatique, vu que je ne connais pas du tout ta région et son contexte.

Il me semble qu"il faille revenir vers des bases de réflexion. J’entends une très grande majorité se référer perpétuellement au livre et à la situation d’Anaëlle (et c’est normal et logique en un sens, vu que c’est un exemple far et merveilleux!).
Cependant, il me semble que, comme bien souvent, les mises en gardes et préventions (bien inscrites au début de son livre), sont oubliées devant l’engouement de la découverte. Ce n’est pas une critique mais un constat. Il ne faut pas faire l’impasse sur cette information primordiale, commune à toute installation de système vivant : c’est un système que vous plantez, pas un copié collé. C’est tout un ensemble qui mêle terre, situation pédo climatique, faune, flore, humain… C’est pourquoi il faut comprendre les clés et apprendre à reconnaitre les serrures qui s’offre à nous pour savoir utiliser quelle clé sur quelle serrure.

Je t’invite à te replonger dans un premier temps dans le livre d’Anaëlle afin de revoir ce qu’elle met comme plantes à perturbations. Dans son cas, elle replante un micro-milieu dans son entièreté, qu’elle appelle de ce joli nom poétique des tortues. C’est une utilisation (pertinente à mon sens) de la notion de bocage, réfléchie et mise en pratique avec d’autres notions dont fait partie la syntropie, le tout formant un système. Rien ne t’oblige à suivre son exemple. Par contre, je t’invite à chercher à comprendre ce qui l’a amené à le faire de cette façon, essayer de trouver et voir les clés et serrures que j’évoquais plus haut.
Pendant ma formation, j’ai posé cette question à Steven et Felipe : « on parle de perturbation et de la courbe des optimisations de croissances afin de pousser au maximum la production de photosynthèse et de matière. Cependant, il faut bien laisser une part également au vivant, et notamment des fleurs et des graines sur d’autres plantes que nos productrices. Ce qui va en opposition avec cette courbe. Donc, si on parle de chiffre, combien de plantes à perturbations faudrait-il avoir dans nos système à minima? ». Il m’a répondu qu’il fallait une majorité de plantes pour la perturbation dans le système, soit plus de 50%. Je l’ai traduit par « minimum 60% de plantes à perturbation dans le système ». Donc, 60% minimum de plantes sont présentes pour être taillées. Dans les 40% restant, il faut bien sûr compter tes plantes productrices. C’est dire l’importance de ces plantes à perturbation, et ce qui m’amène à trouver que juste des tournesols et maïs pour occuper cette fonction, c’est trop peu.

Je ne peux pas t’aider plus sur un aspect potager, je ne suis pas maraicher et les annuelles ne sont pas mon domaine.
Sur mon verger, qui n’accueille que des cultures pérennes, j’ai ma strate spatiale basse qui est entièrement dévolue à la perturbation des AFI herbacés : menthe, mélisse et consoude. Et je vais sans doute tester à rajouter en milieu de ligne de l’origan. Dans ce milieu de ligne, j’ai mes AFI ligneux : 3 boutures tout les 50 cm de saule, sureau, et peuplier. Entre ces AFI ligneux, j’ai les nids de graines de plantes de friches à forêt de stade secondaire (du genêt au noyer, en passant par le chêne, l’érable, le châtaigner, le bouleau…). Toutes ces plantes sont là pour être taillées à diverses périodes de l’année. Si je fais un parallèle avec ton exemple de potager, c’est comme si je n’avais mis que des peupliers.

AFI = Architectural Fertilisant Ingénieur

J’espère que mon commentaire t’es utile et permettra de nourrir tes réflexions.

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Super, merci pour ton retour qui me rassure dans mes démarches, je me dirige vers ce que tu dis finalement donc on verra bien ce que ça donne l’année prochaine !

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Bonjour

Attention aussi à la densité en fin de saison, en aout tu devrait plus en etre à un tournesol géant tout les 60 cm environs et plus de mais, pas asser de perturbation peut bloquer les pousses…

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Bonjour, merci pour ce partage et ses réponses qui prolonge ma formation! Une toute petite question: est-ce que les tournesols multifleurs plutôt que monofleur auraient changé qqchose?

Salut! On se rapproche un peu de ton contexte vu que nous sommes dans les PO avec de fortes contraintes liées au manque de précipitations estivales et des possibilités d’irrigation trés limitées… En ce qui concerne les tournesols nous avons eu la même intuition que toi : il semblent devenir concurrentiels sur les autres végétaux lors de sa mise à fleur/graine qui arrive de surcroît à un moment critique sur le plan hydrique (d’autant plus qu’on ne veut pas tout couper en vu d’une récolte de graines). Nous avons eu, l’an dernier, de moindre soucis sans leur présence… nous étions alors ; et cela vient peut être apporter une réponse à ta question sur quelles autres plantes support à installer ; sur les plantes supports suivantes qui s’étaient réinstallés par semi spontanée : tagète minuta, Artemisia annua, cosmos sulfureux et cosmos rose. Cela donnait un système moins élèvé mais plus compact en permettant un apport non négligeable de matière très digeste. Nous n’avons pas constaté dans ce cas de signes de concurrence hydrique pour les plantes de prod. Je pense que c’est une piste à étudier…
Autre réflexion : l’utilisation de couverts végétaux d’hiver pour production de biomasse et structuration du sol nous semble fondamentale en climat tempéré pour perpétuer la vie du sol à cette époque, problème que ne rencontrent pas les systèmes tropicaux humides ou la syntropie a été pensée…
Voilà, voilà!

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J’ai effectivement laissé beaucoup de tournesols en août dans le but de produire de la semence, mais c’est aussi parce que les autres cultures ramaient déjà depuis plus d’un mois alors que la perturbation semblait suffisante. Mais effectivement une autre de des hypothèses serait que du côté de Toulouse et en sol sablo-limoneux, les plantes se développent très très rapidement au printemps, il faudrait peut être que j’aille plus vite dans la perturbation aussi et enlever plus rapidement les tournesols et maïs, quitte à manquer d’ombre en août… J’essaierai l’année prochaine…

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Oui je pense qu’il faut que je trouve d’autres plantes support, quitte peut être à faire deux cycles de plantes de perturbation, une de tournesol, maïs pour le printemps, et d’autres comme les roses trémières, sorgho, amaranthes, artemesia, quinoa, molène (j’en sais trop rien encore lesquelles à vrai dire, je suis encore en observation).
En terme de densité ça tournerait à 1/3 de tournesol mais, un autre tiers de plantes support d’été/automne (annuelle et pérennes) et un tiers de production. Cette compo permettrait de laisser plus de lumière au printemps pour un bon développement des strates moyennes dédiés à la production et à la deuxième génération de supports de perturbation. Affaire à suivre…

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Il est clair pour moi que le monofleur à des gros risques de verse, mais les tournesols monofleur ont tendances à retendre vers du multifleur assez naturellement si on récupère les graines pour l’année d’après. J’avais semé des graines d’un ami de l’année précédente, il a commencé à faire des multifleurs sur certains pieds cette année, je pense que l’année prochaine ça en fera encore davantage.

Je ne sais plus lequel des tournesols ou du maïs (le maïs je crois // edit: en fait non le tournesol apparemment) repousse après perturbation à une certaine hauteur (comme une graminée qu’on tallerai), @Corentin avait fait part de son expérience là dessus en formation. Ça pourrait peut-être te permettre de libérer de la lumière en hauteur tout en gardant l’ombre portée au niveau du sol par la partie restante de la plante, puis de récupérer plus d’ombre au coeur de l’été. Ça fait aussi une perturbation de plus sur la même plante.
Par rapport au sorgho, je me souviens que l’expérience d’@Thery était qu’il préférait la « solitude » (la compagnie de ses semblables plutôt que celle des autres plantes) et que pour cette raison elle le déconseillait en bordure vivante. Je me demande si par contre il pourrait se plaire sur les lignes médianes, là où on met souvent le maïs…

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Bonjour Jules, merci pour ce retour d’expérience, de mon coté j’ai aussi fait un test en maraichage assez similaire avec des conditions différentes (terre argileuse, climat de l’Ain) mais je me retrouve dans tes conclusions, de mon coté j’ai mis en cause le climat exceptionnel de cette année (gros manque de soleil au Printemps et début d’été) effectivement les tournesols ont aussi bien poussé avec des chats sauteurs mais tous ce qui avaient de l’ombre beaucoup moins, la seule réussite a été sur la demi planche externe orienté ouest avec une succession pomme de terre / courgette…

Franck

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Trop intéressant merci je vais rechercher cette info de mon côté.
Et oui le sorgho c’est vrai j’avais oublié mais comme j’ai déjà vu des couverts multi espèce avec du sorgho tournesol qui fonctionnaient très bien je me suis dis que ça devait être relativement faisable quand même

C’est super intéressant, merci pour ton retour ça me rassure, j’avais peur que ce soit uniquement dans ma région, et je savais que le sol n’était pas tant remis en cause parce que j’ai une autre parcelle en sol argileux (passif de 3 ans d’apport de MO type compost maison, brf, fumier pailleux, tontes : autant fire qu’il y a 5 à 10cm de terre noire en surface) sur laquelle j’ai procédé aux mêmes implantations quasiment et le développement des plantes de production était lui aussi très limité, même avec un arrosage au goutte à goutte ! Et depuis que j’ai moins voir plus du tout de tournesols (fin août) avec des températures chaudes le jour et plus fraîches la nuit, et un peu d’eau, ça a explosé ! Mes courgettes se sont mises enfin à se développer normalement au bout de 3 mois de stade végétatif. Effet paillage ? Abondance de lumière ? En tous cas ça a l’air de se jouer sur ces paramètres…

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Chez moi, des Tournesols multi-fleurs, étêtés, en pleine croissance, à environ 1 m de haut, sont repartis en plusieurs tiges qui ont bien poussé puis fleuri.
Par contre ça occupe plus de volume aérien
Pas essayé de perturber une seconde fois…

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Je n’ai rien à y apporter mais je trouve toute cette conversation extrêmement enrichissante, merci @JulesGnt de ton partage d’expérience!

@matelo tu aurais une idée de couvert végétal d’hiver pour un climat assez doux et un sol limono-argileux? Je sais déjà que la moutarde fonctionne hyper bien chez moi. La féverole ?

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Salut! Question engrais vert ou couvert végétal d’hiver, au potager, je dirai que ça dépend… de la dynamique de ton sol déjà et de ce qui tu veux faire ( relever le C/N, travailler la structure, « nettoyer », faire un max de biomasse, « piège à azote » et autres minéraux, avoir à bouffer…généralement un peu de tout ça!).
Pour ma part j’aime bien le mélange seigle/vesce en début de système (ou féverole mais dans mon contexte sec j’ai eu des résultats peu encourageants). C’est un mélange assez passe-partout qui produit une bonne biomass, structure le sol et en fonction du dosage donne une option azote ou carbone. Dans mon cas je le dose à 70 vesce/30 seigle parce que ça patine encore au niveau azote et structure. Après, il faut bien penser à quand et comment le détruire pour y faire succéder son système d’été! (L’optimum étant à la planche ou rolo + occultation courte; au stade fleur), et là c’est une histoire d’expérimentation…
Autant la féverole ou la vesce si elles survivent pourrait servir de plantes de service, autant le seigle (ou autre graminée) est plus problématique s’il n’est pas correctement détruit…
Par contre quand le système est équilibré en C/N je laisse tomber les graminées et mets des légumineuses types fèves + plus mélange de graines de crucifères types dakon, chou fourrager…et autres phacelia, calendula, laitues…
Contexte : Pyrénées Orientales, 750m altitude, adret, sol caillouteux/limoneux, de secano.