Le jardin est d’une surface de 800 m² environ, en légère pente vers le nord-ouest, ombragé en partie et surtout en hiver, par la montagne à l’est et par trois très grands fruitiers ancestraux - cerisier, pommier, poirier. L’ensoleillement est rapidement meilleur dans la bonne saison, mais ne commence jamais avant 10h sur le haut du jardin. La terre en profonde, caillouteuse, calcaire (PH 7,5), peu argileuse. Pluviométrie de 1 600 mm. Zone USDA 7b.
C’était avant mon arrivée un petit verger dans une grande pelouse d’agréments. Une mare en pierres et béton est alimentée par les eaux du toit. Crapauds. Libellules. L’historique de mon action depuis mon arrivée est une succession d’apprentissages, les « trials and errors » d’un néophyte. Se sont succédés dans mes actions: les souvenirs du jardin de ma mère et sa passion - très traditionnelle - du jardin potager, l’étude de la permaculture, l’envie de créer une forêt fertile et protectrice, la découvert des techniques Miyawaki, celle des jardins-forêts, un stage à la Forêt Gourmande, la rencontre avec la syntropie et sa philosophie. Le jardin reflète ces strates d’apprentissage qui en font un beau, monumental et joyeux musée des erreurs successives.
Mon premier travail a été de créer des haies autour du jardin pour le protéger des vents et pour y avoir plus d’intimité. J’ai amassé également un maximum de matières végétales et de bois mort venant des voisins et de la forêt proche. J’ai ensuite planté le plus d’arbres en privilégiant le nord de l’espace. J’ai dessiné peu à peu une série de planches orientées vers le sud. avec un bande centrale de plantes pérennes et d’arbustes, les deux côtés étant dédiés aux annuelles.
Le jardin a très vite été envahi de mulots, puis de taupes, et je considère qu’ils m’aident à développer le jardin à leur manière. Peut-être m’indiquent-elles où il faut planter, ou me donnent-t-elle de la terre de jardin pour mes semis. Nous sommes en tout cas, eux et moi, ravis de cette cohabitation.
Si les semis de légumes se sont révélés très difficiles, le repiquage fonctionne mieux. Les boutures de saule, peuplier, sureau, laurier, buddleia, lonicera et aromatiques fonctionnent très bien. Les arbres prospèrent gentiment. En gros, les plantes pérennes fonctionnent, les annuelles pas trop. Mon expérience de « première année d’un potager » comme décrit par Anaëlle dans son livre a été l’illustration de « rien ne sert de copier un modèle ». Mais quelle inspiration et élan cela m’a donné. Un autre coin réservé aux trois sœurs (maïs, haricot, courge) a bien fonctionné.
Je pourrais écrire un roman sur ce début de jardin mais je vais arrêter là . Toute visite et conseils sont les bienvenues. Je donnerai un suivi de mes expériences.